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Comment pratiquer la générosité sur le tapis ? La clé est dans Gomukhasana


Aujourd’hui quand on achète quelque chose, que ce soit un produit alimentaire, un vêtement ou quelque chose pour la maison, sommes-nous vraiment conscients de l’échange que nous avons fait ?


Nous achetons quelque chose. On donne notre argent à quelqu’un, savons-nous vraiment à qui va bénéficier cet argent ? On offre, ou on s’offre, le produit qu’on vient d’acheter. Recevons-nous cette nouvelle possession avec conscience ? Dans le long terme, savons-nous vraiment ce qui a été échangé en termes de temps, investissement, bénéfice, etc… de tout ce que nous recevons et donnons chaque jour ?


La générosité peut se définir comme la qualité de quelqu’un, de son action, qui se montre bienveillant, clément, indulgent… C’est une des 10 qualités de l’éveil (paramitas), que les Bouddhistes essaient de cultiver chaque jour. Alors, dans nos échanges de tous les jours, sommes-nous vraiment généreux envers nous-mêmes et envers les autres ?

« On gagne sa vie avec ce que l'on reçoit, mais on la bâtit avec ce que l'on donne. »

Winston Churchill

La générosité engendre un cercle vertueux d’abondance. En donnant, nous recevons. C’est une qualité que notre corps pratique tous les jours : on le nourrit, il nous rend de l’énergie ; on le repose, il nous maintient en bonne santé ; on l’entretient, il nous rend plus forts…

En Inde, le symbole de la générosité et de l’abondance est la vache. Elle offre le lait, nourrissant et base de la cuisine indienne, base de la fabrication de ghee (beurre clarifié), qui est utilisé dans plusieurs rituels hindous ; la bouse de vache est un engrais naturel pour la terre ; et elle donne naissance au bœuf qui permet de labourer le champ. Alors, il n’est pas surprenant que, dans ce contexte, la vache soit un animal sacré. Une créature qui produit autant de choses bénéfiques ne peut que recevoir la plus grande attention de la part de ceux qui prospèrent grâce à elle.

« L'attention est la forme la plus rare et la plus pure de la générosité. »

Simone Weil

La posture de la tête de vache, Gomukhasana (Go : vache, Mukha : tête et Asana : posture) est une excellente posture pour pratiquer la générosité sur le tapis. Au premier abord, elle peut paraître simple. Après tout, elle ne fait pas partie des postures d’inversion ou d’équilibre qui font la une de nos fils d’actualité sur les réseaux sociaux. Néanmoins, c’est une posture exigeante qui travaille, à la fois, les hanches et l’ouverture d’épaules. Dans cette posture, le yogi, ou la yogini, peut faire face à l’inconfort de l’assisse, la raideur des hanches externes et le manque d’ouverture au niveau des épaules qui permet d’entrelacer les mains à l’arrière du dos.

Gomukhasana est donc une posture qui nous invite à nous demander s’il est vraiment nécessaire de forcer notre corps à avoir les genoux parfaitement alignés ; à utiliser une sangle pour forcer notre articulation de l’épaule ; à se pencher vers l’avant alors que les sensations sont déjà très fortes. De plus, il est quasi-certain que si nous maîtrisons la posture d’un côté, ce ne sera pas aussi facile de l’autre.

« Ouvrir » son corps, devenir plus souple et plus fort, prend du temps. Notre corps s’adapte petit à petit à nos demandes, à nos postures, à l’effort. Alors, si nous voulons qu’il nous donne, dans le futur, la dextérité nécessaire pour faire telle ou telle posture, nous pouvons commencer à lui donner : du temps, de la patience, de la répétition, des briques ou des supports pour l’aider, de l’attention… mais surtout et avant tout, beaucoup d’amour.

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